Il n'est pas perdu, il a juste voulu prendre son indépendance + Belle

« Je ne trouve vraiment pas ça drôle ! » Penchée sur son chat, assis, qui l'observait d'un drôle d'air, Alice pointait et agitait un doigt sévère vers ce dernier. Son autre main était posée sur sa taille. Elle adoptait toujours cette posture pour gronder son chat. « Allez, dis-moi où il est ! » Désespérée, elle s'était redressée et s'était retournée, croisant les bras. « Très bien, si tu ne me dis rien, tu seras privé de repas aujourd'hui ! » Un léger coup d'oeil en arrière lui avait indiqué que son terrible chat se fichait complétement de toutes les menaces d'Alice et était allé se coucher. La voilà seule face à son énorme problème. Quelques jours plus tôt, elle avait accepté de rendre service à son amie, une fille qu'elle avait rencontrée à la librairie. La propriétaire pour être exacte. Comme Alice pouvait y passer des heures, Belle et elle étaient devenues amies et lorsqu'elle avait dû s'absenter quelques jours, Alice avait accepté, avec joie, de garder le chat de celle-ci. Après tout, les animaux, elle connaissait et avec elle, il n'y avait aucun danger. Ou presque. Il n'était pas rare qu'Alice oublie de fermer sa porte ou qu'elle laisse une fenêtre ouverte. Elle n'était pas toujours prudente et s'imaginait que ça n'avait aucune importance. Sauf lorsqu'elle gardait le chat d'une autre et que ce dernier en avait profité pour disparaitre pendant la nuit. Elle avait bien essayé de le chercher dans tout l'appartement, et même dans le quartier, mais il n'y avait rien à faire, il était introuvable. Alors elle avait questionné son chat, mais elle n'en savait pas plus. Elle était certaine qu'il savait où il se cachait pourtant. Non, Alice n'était pas complétement folle pour parler aux animaux comme on parle à un humain. Juste persuadée qu'ils la comprenaient et qu'ils étaient capables de lui répondre, comme dans ses rêves.

Il était l'heure de ramener le chat à sa propriétaire. Mais comment ramener un chat si le chat en question avait disparu ? Alice pensait à ce qu'elle allait bien pouvoir dire à Belle en arrivant à la librairie. Mais la librairie était arrivée bien trop vite à son goût, elle n'avait pas eu le temps de trouver une idée. Elle avait poussé la porte en soupirant, lançant un bref bonjour, elle ne s'attardait pas et s'était précipitée au fond de la boutique, là où se trouvaient ses livres préférés. Elle n'était pas stupide, elle savait bien que Belle allait lui demander où était son chat, mais Alice espérait qu'elle ait pu oublier. C'était stupide, bien sûr que Belle n'allait pas oublier son chat comme ça, mais elle préférait fuir sa bêtise et ne pas l'admettre tant qu'elle n'y était pas contrainte.  

Un passage rapide à la maison, histoire de prendre une douche avant d'aller travailler. J'avais dû fermer la boutique deux jours pour me rendre dans une autre ville. Je n'aimais pas fermer la boutique. J'aimais y être et bouquiner toute la journée, conseiller les clients sur un livre, discuter lecture avec eux… J'attendais l'arrivée d'Alice avec impatience depuis l'ouverture de la boutique. J'attendais à ce qu'elle arrive telle une enfant légèrement bruyante, me redonnant mon chat, allant rejoindre son rayon préféré tout en discutant avec moi. Comme pour toutes personnes qui entrées dans cette boutique, je disais bonjour, un sourire aux lèvres. Je n'avais pas remarqué qu'il s'agissait d'Alice. Elle m'avait à peine dit bonjour et ne m'avait presque pas regardé. Avant de se faufiler au fond de la boutique. C'était là qu'étaient rangés les livres pour enfants. Ceux remplis d'images et qui font rêver les plus jeunes et Alice. Elle aimait beaucoup ce genre de livre. Je l'autorisais d'ailleurs à venir en consulter sur place quelques fois. « Alice ? » Je m'étais dirigée vers le fond de la boutique. J'avais peut-être rêvé. Ce n'était peut-être pas Alice. Pourquoi serait-elle partie se cacher, sans prendre la peine de me parler. Puis qu'avait-elle fait de mon chat ? Je regardais le livre qu'elle tenait dans les mains. Je lui ramenais un livre de mon séjour. Je voulais la remercier d'avoir gardé mon chat durant trois jours. Trois jours pendant lesquels j'avais dû faire partie d'un jury pour nommer un livre numéro un dans de nombreuses catégories. « Tiens. Je te conseille ce livre. C'est une petite merveille. Les illustrations sont divinement bien faites. Je te l'offre pour te remercier d'avoir gardé Fill. » Je regardais autour d'elle. Je ne le voyais nulle part. C'était étrange, il venait toujours vers moi quand nous ne nous étions pas vus un long moment. De plus, nous nous étions mises d'accord, elle devait me le ramener ici. Peut-être avait-elle oublié. Il était peut-être encore chez elle. Je n'allais pas me questionner durant un siècle, le mieux, c'était de lui poser la question. « D'ailleurs, il est où ? »

Alice détestait devoir s'expliquer et pourtant, après avoir perdu un chat, elle n'allait avoir d'autres choix. Lorsqu'elle était entrée dans la librairie, elle était vite allée se cacher au fond de la boutique, attrapant au passage un livre. Comme toujours, elle s'arrêtait devant chaque image, et plutôt que de lire, elle s'imaginait sa propre histoire, son propre univers. Elle trouvait les livres tellement plus amusants de cette façon. Alors comme les livres pour adultes contenaient plus de textes que d'images, elle ne lisait que ceux pour enfants. Cette fois-ci elle n'arrivait pas à se concentrer. Surtout lorsqu'elle avait entendu les pas de Belle s'approcher. Son coeur battait plus vite qu'à la normale. Elle commençait à avoir vraiment peur. Peur de la réaction de son amie. Peur de devoir tout avouer. Comme une enfant qui doit avouer sa bêtise et qui craint la réaction de ses parents, qui craint de les décevoir. Elle n'avait qu'une envie : fuir. Elle n'osait même pas lever les yeux et affronter Belle. Mais toutes ses craintes s'étaient envolées et elle avait oublié ce pauvre Fill lorsque Belle lui tendit un livre. « Oh ! C'est vrai, il est pour moi ? » Elle n'avait pas pu s'empêcher d'attraper le livre à la hâte, ne prenant même pas le temps de dire merci. Elle l'avait immédiatement ouvert, sautillant presque sur place. C'est vrai que les illustrations étaient parfaites, de quoi permettre à Alice de passer des heures allongée sur son lit, à rêver.

Le sourire qui était apparu sur les lèvres de cette pauvre Alice avait vite disparu lorsque la libraire lui parla du chat. Elle ne l'avait donc pas oublié. Son regard vint immédiatement se poser sur le sol. Ses mains s'accrochèrent l'une à l'autre dans son dos, l'une tenant toujours le livre offert par Belle. Allez, elle n'avait plus d'autres choix. Elle devait se lancer maintenant. « Oh... » Lâcha-t-elle doucement. « Je suis vraiment désolée Belle. » Avait-elle continué, plus rapidement, plus fort. « Tu sais, je fais bien attention d'habitude, mais il voulait partir. » Accuser le chat, rien de mieux comme excuse, mais elle n'était pas certaine que ça fonctionne. « Je l'ai vraiment cherché partout... »

« Si je te le dis. » Je savais qu'Alice aimait beaucoup les livres avec des images. Je voulais lui faire plaisir en lui offrant ce présent. C'était pour la remercier d'avoir gardé mon chat pendant mon absence. Je m'attendais à sa réaction, celle d'une enfant. Elle s'était empressée de me prendre le livre des mains, ne me remerciant même pas. Alice avait rapidement ouvert le livre, tournant les pages, admiratives devant ces belles illustrations, laissant certainement son imagination prendre le dessus. Mon petit Fill n'avait pas l'air d'être avec elle, ce qui avait éveillé ma curiosité. « Ça veut dire quoi ça ? Tu as perdu Fill ? » Je comprenais mieux sa réaction, son attitude. Je comprenais mieux pourquoi elle avait fui dans le fond de la boutique, prenant à peine le temps de me dire bonjour. « Restons calme. On va le chercher toutes les deux. On va bien finir par le retrouver. Je pense qu'il finira par rentrer à la maison, mais je préfère quand même le chercher. » Je n'étais pas le genre de personne à s'énerver, je n'aimais pas cela. Nous pouvions tous faire des bêtises, même si celle-là était immense. Il ne s'agissait pas d'avoir perdu une peluche ou autre objet, mais bien un être vivant. Nous allions devoir le chercher toutes les deux. Je n'allais pas la laisser chercher seule, c'était mon chat et je tenais énormément à lui. Et je ne voulais pas chercher seule, puisque c'était bel et bien Alice qui avait perdu Fill. Elle avait tout de même eu le courage de venir jusqu'ici, dans ma boutique. J'étais une fille honnête et j'aurais fait la même chose à sa place, sauf que j'aurais très certainement avoué ma faute dès le départ. Mais Alice restait au fond d'elle une enfant. La plupart des enfants n'avouaient pas leurs bêtises, pensant que cela pouvait rester à jamais un secret. « Je ne sais pas si je peux me permettre de fermer la boutique un peu en avance pour le chercher. Qu'est-ce que tu en penses ? » J'avais déjà fermé la boutique trois jours. La fermer une heure de plus n'était pas si grave, mais les clients n'allaient peut-être pas bien le prendre. Quoi qu'il arrivait, j'allais profiter de ma pause déjeuner pour le retrouver. Je ne voulais pas rester les bras croisés jusqu'au soir.

La joie d'Alice avait été de courte durée. Bien vite, elle avait pu oublier son nouveau livre et ses illustrations pour laisser place à ses aveux. Elle lui avait alors expliqué, essayant même de rendre le chat responsable. Si une chose dérangeait Alice, c'était bien qu'on pense ne pas pouvoir lui faire confiance. La jeune femme avait vraiment voulu bien faire en gardant le chat de son ami et à aucun moment, elle n'avait pensé que laisser cette fenêtre ouverte pouvait être un danger. Alice ne pensait pas souvent à ces choses là, il ne s'agissait que de préoccupations de gens qui ne se comportaient plus comme des enfants, les adultes. Elle était bien trop distraite pour penser à fermer une fenêtre ou une porte. Puis son chat ne s'échappait jamais, alors pas une seule seconde elle n'avait imaginé que celui de Belle allait le faire.

Alice craignait la réaction de son amie. Finalement, ça ne s'était pas trop mal passé. Elle ne semblait pas trop en colère et n'avait pas crié sur Alice. Alice qui était resté les yeux rivés sur le sol, les mains dans le dos et qui n'avait relevé les yeux qu'au mot perdu. Elle ne l'avait pas perdu, elle ne pouvait pas l'avoir perdu. On pouvait perdre des clés dans la rue, mais pas un chat. Pour Alice, perdre quelque chose, c'est ne plus savoir où il a été rangé ou l'avoir sur soi et le laisser tomber. Là, non, le chat s'était sauvé. Et même si Alice avait bien compris qu'elle était responsable, c'était différent. Elle tenait à cette différence, comme ci ça pouvait changer quelque chose. « Je ne l'ai pas perdu, il s'est échappé ! » protesta-t-elle, comme pour se défendre, en chuchotant presque. « C'est plutôt calme, alors pourquoi pas ? » Elle ne pouvait pas prendre la décision pour Belle, alors elle disait l'évidence, qu'il n'y avait personne, donc que ça ne dérangerait certainement personne. Puis même si quelqu'un passait, il pouvait bien revenir plus tard. Puis plus vite à sa recherche, plus vite retrouvé. Enfin ça, elle l'espérait de tout son coeur. Elle ne voulait pas mettre Belle en colère. « Peut-être qu'on devrait commencer par retourner voir près de chez moi ? » Elle l'avait déjà fait, elle avait cherché, mais il pouvait très bien être revenu.

« Si tu le dis Alice, mais il était sous ta surveillance. C'était à toi de prendre toutes les précautions pour ne pas qu'il puisse s'enfuir. Il était dans un endroit qu'il ne connaissait pas et il avait peut-être envie de retrouver sa maison, c'était à toi de le rassurer et de le protéger. » Je ne voulais pas me montrer désagréable avec Alice. Je restais calme, je savais qu'elle n'avait pas fait exprès de le laisser s'enfuir. Je savais qu'elle voulait bien faire et qu'elle voulait que ce séjour se passe au mieux. Malheureusement pour elle et moi, ce n'était pas le cas. Elle allait m'aider à le retrouver, c'était le principal. Elle voulait se faire pardonner et je ne lui en voulais pas vraiment. Je n'étais pas rancunière et je n'aimais pas m'en prendre aux autres, surtout qu'Alice me faisait penser à une enfant qui n'avait pas conscience de ses actes. Était-il raisonnable de fermer à nouveau la boutique en avance ? Comme Alice venait de le dire elle était calme, je pouvais peut-être me permettre de le faire. De toute façon, je n'avais pas envie de laisser mon chat plus longtemps dans la rue, sans savoir s'il allait bien. « Tu n'as pas tort. Je vais écrire un mot, pour prévenir la clientèle. » Je m'étais dirigée vers la caisse, il y avait des feuilles blanches et des stylos dans un des tiroirs. Je devais juste prévenir la clientèle que le magasin était exceptionnellement fermé plus tôt aujourd'hui et ré-ouvrira certainement un peu plus tard dans l'après-midi, tout en remerciant la clientèle pour leur compréhension. Le mot écrit proprement sur une feuille blanche, je m'étais emparée du rouleau de scotch qui était à mes côtés pour pouvoir coller l'affiche sur la vitre de la librairie. Une fois la fiche collée, je commençais à fermer les volets des vitres. « Ce n'est pas une mauvaise idée allons-y. S'il n'y est pas on ira chez moi, je ne sais pas s'il sait retrouver seul son chemin, mais c'est chez lui donc peut-être qu'il y sera. S'il n'y est pas je ne sais pas où il peut être. Il ne s'était jamais sauvé avant aujourd'hui. Il s'est passé quelque chose de particulier avec lui ? Tu peux me le dire si c'est le cas Alice, je préfère savoir. »

Alice tenait à la différence entre un chat qu'elle aurait perdu et un chat qui s'est enfui. C'était bien différent à ses yeux et elle ne voulait pas qu'on pense qu'elle avait perdu un chat parce que ce n’était pas le cas. « Mais peut-être qu'il a ouvert la fenêtre seul ? Dans ce cas, j'ai pris toutes les précautions et je n'y suis pour rien ? » Parce qu'elle l'avait rassurée, elle l'avait protégée. Elle en était presque certaine. Par contre, il était vrai qu'elle n'avait certainement pas pris toutes les précautions. Elle oubliait régulièrement de fermer les portes et les fenêtres. Elle le savait. Mais elle se disait que ça pouvait peut-être passer comme excuse. Autant essayer.

Alice observait Belle écrire ce fameux mot expliquant que la librairie était fermée pour un petit moment. Elle en profitait pour déposer le livre que lui avait offert son amie sur le comptoir, expliquant qu'elle le reprendrait à son retour. En effet, elle n'avait pas de sac et ce n'était pas pratique de se balader avec le livre dans les mains pour rechercher un chat. Surtout qu'elle voulait en prendre le plus grand soin, elle ne voulait surtout pas prendre le risque de l'abîmer. La jeune femme restait plantée bêtement à côté du comptoir pendant que Belle s'occupait d'écrire et d'accrocher ce mot, de fermer les volets. Alice secouait la tête de haut en bas pour montrer qu'elle était d'accord avec le plan de Belle. D'abord chez Alice, comme elle l'avait proposé, puis chez Belle. « Mais non, il ne s'est rien passé ! Qu'est-ce que tu veux qu'il soit arrivé ? Je m'en suis bien occupée ! Je sais m'occuper d'un chat ! Et il n'était pas tout seul, mon chat était là aussi ! Je te le promets. Il ne s'est rien passé. » Elle se sentait un peu vexée que Belle puisse croire qu'elle avait fait quelque chose. Pourtant, c'était tout à fait normal puisqu'elle avait quand même permis au chat de Belle de s'égarer.

Elles étaient toutes les deux dehors, prêtes à partir chercher le chat de Belle. Grimpant du côté passager de la voiture de Belle, Alice priait pour retrouver ce chat. « Si on ne le retrouve pas, on pourra peut-être poser des affiches ? » Elle essayait de trouver une solution. Sincèrement désolée d'avoir perdu le chat de son amie, elle espérait de tout coeur qu'elles allaient le retrouver. Elle ne souhaitait pas avoir de problème avec Belle. « Je suis certaine qu'on va le retrouver chez moi. » Avait-elle dit, plus pour se rassurer elle que pour rassurer Belle.

« Alice, tu penses vraiment ce que tu es en train de dire ? Fill est un chat. Il ne peut pas ouvrir seul une fenêtre. » Je savais qu'elle pouvait avoir de drôle de pensées. Je savais également qu'elle restait très enfantine. Mais pouvait-elle vraiment croire en ses paroles ? Pensait-elle qu'un chat tel que Fill était capable d'ouvrir une fenêtre avec ses petites pattes ? C'était certain, je n'allais jamais pouvoir comprendre Alice. C'était assez drôle pourtant, je n'avais jamais vraiment rencontré de personnes comme elle, enfin, je crois, enfin du moins pas depuis mon arrivée ici. « Je sais bien que tu sais t'occuper d'un chat Alice. Quand je dis qu'il aurait pu se passer quelque chose, je veux dire qu'il aurait pu avoir peur, il aurait pu se sentir seul, mais bon comme tu le dis ton chat lui tenait compagnie. Si tu me dis qu'il ne s'est rien passé, je te crois. Il avait peut-être juste envie de se balader un peu. » Je ne pouvais pas lui en vouloir. Je n'aimais pas cela. Je lui faisais confiance, je savais qu'elle était tout à fait capable de s'occuper d'un chat, surtout que Fill était très câlin, très calme, très obéissant, bref, c'était un chat tout à fait adorable. De plus, elle avait été très gentille d'avoir accepté de me le garder pendant mon petit séjour dans une ville étrangère pour le travail.

Nous étions dehors, toutes les issues verrouillée et les volets fermés. Grâce au petit mot que j'avais laissé, tous les clients savaient que je n'allais pas ouvrir pour l'instant.« J'espère qu'on n'en arrivera pas là. J'aimerais le retrouver sans avoir besoin de poser des affiches partout dans la ville. » Je commençais à avancer espérant voir Alice me suivre. Je tenais beaucoup à mon chat, il me tenait compagnie et je devais le protéger. Pour cela, je voulais le retrouver rapidement, dans la journée pas plus tard. Si je ne le retrouvais pas aujourd'hui, j'avais peu de chance de le revoir un jour, quelqu'un pouvait très bien le prendre et en faire son animal de compagnie. « Peut-être que tu as raison, il a peut-être fait demi-tour pour revenir chez toi. On verra bien. » Pour être fixée, il fallait de toute façon allait voir, puis il fallait bien commencer les recherches quelque part.

Alice avait croisé les bras à la réponse de son amie, vexée encore une fois de ne pas être prise au sérieux. Bien sûr que si un chat pouvait ouvrir une fenêtre ! Après tout, celui de ses rêves parlait et disparaissait. Alors ouvrir une fenêtre, voilà quelque chose de bien simple. « Oui je le pense ! » affirma-t-elle. Elle en était certaine, tout comme elle était certaine de savoir s'occuper d'un chat. A la réponse de la libraire, Alice haussa les épaules. Il ne s'était rien passé à sa connaissance, c'était tout ce qu'elle pouvait dire. Ça et que les explications de Belle rassuraient Alice. Son amie ne la prenait pas pour une incapable et ne mettait pas la disparition de Fill sur une faute d'Alice. « Je crois qu'il ne s'est rien passé. J'ai bien demandé à Dinah, mais elle n'a rien voulu me dire. » D'accord, ça, c'était étrange. Là, il y avait de quoi la prendre pour une folle.

Les deux femmes étaient hors de la boutique, prête à partir chercher le chat de la libraire. Alice écoutait son amie et elle la comprenait. Mettre des affiches dans la ville, c'était l'étape à laquelle retrouver le chat était presque impossible. La jeune femme n'avait rien répondu, essayant de se persuader que, de toute façon, elles n'auraient pas à aller jusque-là. Elles étaient dans la voiture de Belle, en route pour l'appartement d'Alice. Silencieuses, elles n'avaient pas mis très longtemps à arriver. Alice n'avait pas perdu une seconde pour descendre de la voiture et se mettre à crier le nom du chat. Espérait-elle vraiment qu'il arrive devant elle grâce à ça ? « On devrait peut-être se séparer, non ? Une partie du quartier chacune, on ira bien plus vite ! » Alice pouvait avoir de bonnes idées parfois. Séparées, elles couvriraient plus de terrains et plus rapidement, c'était logique. Puis quelque chose en Alice lui disait que le chat était quelque part, pas loin.

Alice pensait réellement qu'un chat était capable d'ouvrir seul une fenêtre, pourquoi pas. Je n'avais pu m'empêcher de sourire en entendant ces quelques mots. Je trouvais le comportement d'Alice assez rigolo. J'avais l'impression d'avoir face à moi une enfant après sa bêtise, pourtant Alice était bien une adulte, mais physiquement uniquement, au fond d'elle, elle en était restée une. « Peut-être que Dinah n'y est pour rien, ou peut-être que quelque chose l'empêchait de répondre. » Le quelque chose était peut-être le fait que Dinah était un chat et qu'il ne pouvait pas parler, du moins pas dans un langage compréhensible. Je ne voulais pas qu'elle se vexe une nouvelle fois, c'était pourquoi j'avais répondu cette phrase. Elle était ironique évidemment, mais Alice n'allait certainement pas s'en rendre compte, j'avais pris toute précaution pour prendre un ton sérieux en disant ces quelques mots.

J'avais garé ma voiture à deux pas de la maison d'Alice, puisque Fill était parti de là. La jeune femme était sortie très rapidement de la voiture, en criant presque aussitôt Fill. Sans surprise, ses appels ne donnaient rien, Fill ne venait pas et n'avait même pas l'air dans le coin. « Oui, tu as raison, c'est une bonne idée. Je garde mon téléphone sur moi, si tu le retrouves, tu m'envoies un message immédiatement et je fais de même si je le retrouve. » Mon téléphone en main, j'avais activé le son, pour entendre si Alice m'envoyait un message, histoire d'être mise au courant tout de suite. Je souriais à Alice, en remettant mon téléphone dans mon sac, avant de partir de mon côté. « Courage Alice, ne fait pas de bêtises en mon absence. » Je savais qu'elle se vexait assez rapidement, surtout aujourd'hui, alors pourquoi ne pas m'amuser un peu de cette humeur, pour rire un peu. Riant légèrement, j'étais partie à la recherche de Fill. Les passants n'étaient pas nombreux, mais le peu de personnes qui passaient devait me prendre pour une folle. Je criais le nom de mon chat, en regardant dans les poubelles, derrière les buissons, dans les arbres, sous les voitures. Les recherches ne donnaient rien de mon côté et j'espérais que ce n'était pas la même chose du côté d'Alice. Je n'avais aucune piste, m'indiquant que Fill était passé par là. Comment en avoir dans la rue, alors qu'il y avait un léger vent, que de nombreuses personnes étaient passées là bien avant moi...

Alice cherchait sérieusement, elle s'appliquait, elle regardait sous chaque voiture, dans chaque recoin, mais elle ne trouvait rien. Le chat s'était volatilisé. Ou quelqu'un l'avait déjà recueilli et jamais Belle ne le reverrait, alors elle perdrait son amie. Peut-être qu'elle allait un peu loin, il n'avait disparu que depuis quelques heures, pas de quoi paniquer encore. Il était toujours possible de le retrouver. Les deux femmes s'étaient séparées et portable en main, elle désespérait de ne pas recevoir un message de Belle lui expliquant qu'elle l'avait retrouvé.

Elle ignorait depuis combien de temps elle cherchait. Mais fatiguée, elle s'était appuyée contre un arbre à quelques mètres d'elle. L'un des rares du coin où elle aimait parfois s'asseoir. Au moins, même si elle n'avait pas retrouvé le chat, elle avait rempli une partie de la mission que lui avait confié Belle : ne pas faire de bêtises. Soupirant, le visage entre les mains, un bruit retint l'intention d'Alice. Des miaulements ! Elle relevait les yeux et découvrait Fille perchait dans l'arbre au-dessus d'elle. Comment était-il arrivé là ? « Fill ? » Demanda-t-elle bêtement avant de s'empresser d'envoyer un message à Belle pour lui expliquer où la rejoindre et vite. En attendant, elle essayait de convaincre le chat. « Veux-tu bien descendre ! On te cherche depuis des heures, ce n'est plus drôle maintenant ! » Elle exagérait peut-être un peu, mais le temps passait ce matin et celui-ci, ça faisait bien des heures. « Si tu ne descends pas, je vais venir te chercher, j'te préviens ! » Très bien, s'il ne voulait pas descendre, elle irait le chercher en grimpant dans l'arbre, elle avait fait ça des dizaines de fois, enfant. Elle n'avait plus qu'à attendre Belle, juste au cas où elle restait coincée dans l'arbre. Et aussi parce qu'elle avait promis de ne pas faire de bêtises alors elle voulait montrer à Belle qu'il s'agissait de l'unique solution pour récupérer Fill.

Pourquoi est-ce que Fill restait introuvable. Il ne pouvait pas avoir disparu. Un chat pouvait être très rapide, mais pourquoi ce serait-il éloigné autant de la maison d'Alice ? Peut-être voulait-il retrouver le chemin de sa maison ? Peut-être était-il déjà devant ma porte d'entrée en train de miauler attendant simplement mon retour. Ou il s'était perdu, on avait pu le prendre, il pouvait être caché n'importe où. Je ne voulais pas m'inquiéter pour rien, mais c'était très compliqué. Je devais me convaincre qu'il n'était là pas loin de moi, mais je n'avais rien qui pouvait me rassurer. Sauf peut-être la sonnerie de mon téléphone qui venait de retentir. Je n'espérais plus qu'une chose, voir que le message venait d'Alice et que ce dernier m'annonçait une bonne nouvelle. Je sortais mon téléphone de ma poche, je l'avais mis là pour éviter de le perdre en cherchant, même si nous avions dit avec Alice que nous devions le garder dans les mains pour ne louper aucun message, aucun appel. Une fois le téléphone en main, je l'avais déverrouillé, c'était bien Alice et pour couronner le tout, elle m'annonçait qu'elle avait retrouvé Fill. J'espérais une seule chose, qu'elle ne grimpe pas à l'arbre avant mon arrivée, elle ne devait pas faire de bêtises en mon absence. Le téléphone de nouveau dans ma poche, je m'étais mise à courir en direction d'Alice, sans vraiment savoir où elle était, mais en quelques minutes, je l'avais retrouvé. « Alice, je suis là. Il va bien ? » Elle était là depuis plus de temps que moi, elle devait savoir comment il allait, avait-il l'air blessé ou autres ? Je me trouvais maintenant au pied de l'arbre à quelques centimètres d'Alice. « Fill, tu sais que tu nous as fait peur. On te cherche depuis un moment. Descend maintenant. Qu'est-ce qu'il t'a pris de monter là-haut ? Tu veux bien me le dire ? » Je riais en prononçant cette phrase, tout en jetant un coup d'œil à Alice, je faisais ça pour rire, sachant que la jeune femme aimait parler aux animaux et était persuadée qu'il pouvait nous répondre.

En attendant l'arrivée de Belle, Alice essayait de convaincre ce chat de descendre de son arbre. Il n'était pas très coopératif. Simple envie d'embêter Alice ou était-il coincé là-haut ? Alice n'avait pas eu à réfléchir plus longtemps puisque Belle était arrivée. Au moins, elles avaient retrouvé le chat. Il fallait désormais trouver comment le faire redescendre. « Je crois, oui. » Affirma-t-elle en haussant les épaules. Comment en être certaine ? Il semblait en pleine forme, c'était tout ce qu'elle pouvait dire. De là où elle était, il ne semblait pas blessé. Il était juste trop têtu ou trop peureux pour redescendre et pour rejoindre sa maîtresse.

Alice écoutait Belle poser des questions à Fill. Elle n'intervenait pas, mais elle réfléchissait à son comportement. Soit elle se fichait d'elle, soit elle avait enfin compris que les animaux pouvaient comprendre et répondre aux questions des êtres humains. « Ton chat n'est pas très bavard. » Soupira Alice, désespérée de le voir ne pas réagir. Pour n'importe qui, cette phrase aurait été amusante ou effrayante. Pour Alice, elle était d'une banalité. « Bon... » Commença Alice en déposant ses affaires sur le sol, au pied de l'arbre. « S'il ne veut pas venir, je vais aller le chercher moi-même. » En robe, ça n'allait pas être pratique. Pourtant, elle en était capable, elle l'avait déjà fait. Enfin, ses souvenirs lui disaient qu'elle l'avait déjà fait. Elle s'apprêtait à grimper, mais elle s'était retournée brusquement. Elle avait quelque chose à dire à Belle d'abord. « Je n'ai pas fait de bêtises en ton absence, juste en ta présence ! » Elle tenait à le rappeler à Belle. Elle faisait, bien sûr, référence à la promesse qu'elle avait faite à son amie. Elle refusait qu'ensuite, Belle l'accuse d'avoir menti.

Sans attendre, elle avait commencé à grimper. Les bras tenant l'une des branches, elle essayait de trouver un appui avec son pied pour se hisser. C'était le plus compliqué. La progression était toujours plus simple ensuite. « C'est plus compliqué que dans mes souvenirs. » Ou cet arbre était mal fait ! Voilà, c'était ça, il était mal fait. Enfin, fini de discuter, elle était arrivée près du chat qui n'avait absolument pas bougé tout le temps où Alice grimpait. « Te voilà, toi ! » Elle l'attrapait, mais ignorait comment elle allait redescendre. Elle avait besoin de ses deux bras pour ça, non ? Alors, au lieu de redescendre, elle s'installait sur la branche la plus solide à ses côtés. Elle profitait d'être là, chose qu'elle ne pouvait jamais faire parce qu'on la prenait déjà suffisamment pour une folle, alors elle évitait de monter aux arbres, en bas de chez elle, sans raison. « Tu ne veux pas nous rejoindre ? » Demanda-t-elle à Belle, pourquoi Alice serait la seule à s'amuser ?

« Tu as raison. » Je ne pouvais cacher ce large sourire, Alice me faisait rire avec ses histoires, ses idées et son comportement enfantin. Elle était persuadée de pouvoir parler aux animaux, les comprendre… Fill ne voulait pas descendre, il ne voulait pas nous rejoindre. Alice ne voulait pas se laisser abattre. Je me demandais bien ce qu'elle allait faire, mais la connaissant ça n'allait pas être quelque chose de très intelligent. Je voulais dire par là qu'elle allait très certainement faire une bêtise, comme à son habitude. À mon avis, elle allait monter à l'arbre.« C'est une bonne chose, tu es très obéissante, c'est bien, je te félicite. Fait quand même attention à toi, ce n'est pas parce que je suis là que tes bêtises auront moins de conséquences. »

J'observais sans dire un mot Alice monter le long de l'arbre. Souriant à sa dernière phrase. Elle montait beaucoup aux arbres quand elle était plus jeune, encore une enfant d'après ce que j'avais compris, avec l'âge, c'était évidemment plus compliqué. Elle avait l'air contente de l'avoir enfin retrouvé, tout comme moi. « Je ne suis pas certaine d'y arriver. Puis que vont penser les gens, à notre âge, grimper aux arbres. » Je laissais une courte pose, juste le temps de regarder autour de moi s'il y avait beaucoup de monde et je jetais un coup d'œil à Alice. Elle n'était pas si en hauteur après tout. Alice n'avait pas eu peur de tomber, ce n'était peut-être pas si compliqué après tout. « Je tente, mais si je n'y arrive pas, je n'insiste pas. » Je n'étais jamais monté à un arbre, normalement. Je ne savais plus grand-chose de mon passé, mais je n'avais pas l'impression de l'avoir déjà fait. Je soufflais histoire de faire sortir tout l'air de mes poumons, comme pour me donner un peu de courage. Je commençais par attraper une branche, je ne savais pas si elle était solide ou non, mais c'était la seule qui était à ma porté. Je me hissais après de longues secondes d'hésitation, sans savoir si j'allais réussir ou non. Je prenais tout mon temps pour grimper, je voulais m'assurer d'être correctement placée, je ne voulais pas prendre le risque de m'écraser au sol, je pouvais me faire mal, même à basse hauteur. Une fois à côté d'Alice, je m'étais assise sur une branche opposée. « Viens Fill. » Le chat n'avait pas attendu très longtemps avant de me rejoindre, j'étais soulagée de le retrouver là et en pleine forme. « Merci de m'avoir aidé à le chercher et merci de l'avoir retrouvé. »

Oui, elle était obéissante. Elle n'avait pas fait de bêtises. Aussi bête que ça pouvait l'être, Alice était heureuse de se faire féliciter pour ses non-bêtises. Même si la mise en garde qui avait suivi était de trop, selon elle. Comme si c'était nécessaire. Elle était suffisamment grande pour le savoir, non ? Puis, au moins, elle avait obéi. Belle lui avait demandé de ne pas faire de bêtises en son absence. Elle était là, désormais, donc elle pouvait en faire. Elle ne désobéirait pas.

Alice avait donc décidé de monter dans cet arbre afin de récupérer ce chat. Elle n'allait pas le laisser là-haut, sans lui venir en aide. C'était bien plus compliqué que dans ses souvenirs, mais elle avait réussi. Et avait même proposé à Belle de la rejoindre sur cet arbre. Elle ne semblait pas d'accord. « Les gens ? Tu te fiches de ce que les gens pensent ! Tu vis pour toi, pas pour eux ! Je sais que tout le monde pense que je suis folle et ça ne m'empêche pas de continuer à vivre comme je veux. » A défaut d'être adulte, Alice était réaliste. Bien sûr qu'elle connaissait l'avis de tous sur elle. Elle s'en fichait. Il pouvait bien vivre leur vie ennuyante, réglée par des choses qui se font ou ne se font pas, des choses dictées par on ne sait qui pour on ne sait quoi. Alice refusait ça. Grimper aux arbres, ça ne se faisait pas et personne de son âge ne le faisait ? Grand bien leur fasse à tous, elle, elle trouvait ça amusant.

Assise sur une branche, le dos appuyé, elle observait Belle qui avait décidé de la rejoindre finalement. « Tu vas y arriver. Fais-toi confiance. » Ce n'était que monter à un arbre, et même si ça paraissait insurmontable, elle pouvait le faire. Alors comme pour l'encourager, Alice tapait des mains, se fichant pas mal qu'on puisse la voir et la prendre pour une folle. Elle avait réussi. Elle était montée et s'était installée. « C'est normal, même si ce n'était pas de ma faute, il était sous ma surveillance. » Fill n'avait pas tardé à la rejoindre, abandonnant Alice par la même occasion. « Tu vois, ce n'était pas bien compliqué. » S'amusait-elle en regardant ce chat qui lui avait causé bien du soucis. « Promis, la prochaine fois que tu me le confis, je ne le quitte pas des yeux. » Qui sait ce qu'allait être la prochaine bêtise de Fill.

Après quelque temps d'inquiétude Alice avait retrouvé Fill qui s'était réfugié sur une branche en hauteur. Il était calme et donc presque peu visible, nous aurions pu passer à côté et donc ne pas le retrouver tout de suite, mais Alice avait été maligne. Elle m'avait attendu avant de le rejoindre dans l'arbre et elle voulait que je fasse de même, ce qui n'était pas vraiment mon genre. Mais je lui devais bien ça. « Je n'ai pas envie que les gens aient une mauvaise image de moi. Même si je dois bien avouer que te voir ainsi est plutôt amusant. » Je ne savais pas pourquoi l'image que les gens avaient de moi était quelque chose d'important. Je devais toujours me montrer convenable quand j'étais en présence d'autres personnes. Je ne m'amusais pas comme pouvait le faire Alice qui se souciait peu de ce qu'elle pouvait refléter. Ce n'était pas mon cas. Pourtant, au bout de quelques secondes, je m'étais mise à grimper à l'arbre pour rejoindre Alice. Je n'avais pas l'impression de pouvoir atteindre le sommet, mais pourtant en oubliant un instant les gens qui m'entouraient, j'y étais arrivée. Fill était très rapidement arrivé sur mes jambes, il m'avait manqué pendant ce cours séjour et j'avais l'impression que cela était réciproque. Je souriais à Alice, ne sachant pas quoi ajouter. Elle n'avait pas tout à fait tord, mais après tout, elle l'avait retrouvé, tout était pardonné, même si au fond de moi, je ne lui en voulais pas du tout. « Je pense qu'il ne refera pas la même bêtise, j'espère puis il te suffit de lui parler, de lui demander gentiment et il t'écoutera. » Je me moquais une fois de plus d'Alice, rien de méchant, c'était simplement amical. « On devrait peut-être rentrer, je ne peux pas laisser la boutique fermée trop longtemps » Je donnais Fill à Alice pour redescendre de l'arbre avec prudence avant de le récupérer et de laisser Alice descendre à son tour. Sans tarder, j'avais rejoint ma voiture, mettant Fill sur la banquette arrière, faisant signe à Alice de prendre place avant d'aller me mettre au volant. Direction le travail, je savais qu'Alice aimait passer des heures à tourner les pages d'un livre pour observer toutes les images qui l'illustrent.